L'OEIL DE LA SEMIO / SEMIOLOGIE

Magazine d’entreprise : réussir une couverture efficace


Alors que Pharmactiv (groupement de pharmacien filiale de l’OCP) confiait à Bigfoot, la conception et la production de son magazine mensuel destiné à son réseau, c’est l’occasion de se pencher sur la recette d’un « UNE » efficace…

Gros plan, analyse et  décryptage d’une « UNE » efficace par Elodie Mielczareck.

Elodie est sémiologue experte en langage verbal, non verbal et comportemental. Auteure de l’ouvrage « Déjouez les manipulateurs » http://www.analysedulangage.com/

La Une d’un magazine, c’est l’élément essentiel de toute communication, c’est ce qui va donner envie de feuilleter l’ensemble, c’est la mise en appétit de nos processus cognitifs. Or il se trouve que le cerveau est sensible à certaine scénographie, c’est-à-dire à certaines mises en scène de l’information.

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Petit décryptage sémio des techniques qui marchent.

L’oeil. Il est sensible aux couleurs et aux formes. Elles viennent le séduire et captent immédiatement son attention. Les couleurs vives sont particulièrement appréciées. Le mouvement également, l’organisation spatiale, les lignes, les textures. En définitive, tout ce qui crée du contraste et de la discontinuité crée du rythme visuel et donc de l’interpellation.
Le cerveau. Les couleurs, les formes, le mouvement, les symboles s’adressent à votre cerveau droit, siège de votre créativité et de votre imagination. Le pouvoir de l’image réside justement dans une polysémie intrinsèque, l’image n’a pas un seul et unique sens mais au contraire, une multitude de significations. Ce sera justement le rôle du texte ou de la légende de venir circonscrire cette tendance polysémique.
Les tripes. Nous sommes particulièrement sensibles à la mise en scène des émotions et des besoins primaires. En particulier, le cerveau reptilien et le cerveau mammalien qui sont programmés pour gérer les besoins vitaux tels le sexe, la nourriture, la peur, etc. Leur mise en scène a toujours un impact émotionnel fort et favorise ainsi la mémorisation de l’information.
L’imagination. Le cerveau est particulièrement sensible à l’originalité, l’incongruité, au choc, et à l’inattendu. C’est pour cela qu’il est souvent judicieux de créer un univers de sens dans l’image même et/ou entre le texte et image. Moins il y a redondance entre les deux, plus on suscite de la curiosité et de l’intérêt. On crée également une épaisseur narrative. C’est aussi le lien entre le texte et l’image qui va dérouler le fil du sens.

SCÉNOGRAPHIE SPÉCIFIQUE D’UNE COUVERTURE.

La Une est pratiquement un genre codifié. Nous allons voir la redondance de certains éléments et leur importance dans la mise en scène de couverture.

La présence humaine. D’autant plus vrai pour la presse people, sportive ou encore d’actualité politique, la représentation photographique d’un humain capte votre attention. D’une manière plus générale, le cerveau est sensible à la présence, même photographique, d’un alter ego. Encore plus vrai lorsque cette présence vient stimuler les besoins du cerveau reptilien évoqué plus haut.
L’importance du cadrage et de du plan. On distingue trois types de plans :

– Les plans de localisation : plans large, d’ensemble et de demi-ensemble. Ce sont des plans plutôt descriptifs et peu utilisés par les Unes de magazines.

– Les plans d’action : plans de pieds jusque la poitrine. Ils sont plutôt narratifs et souvent utilisés. En voici quelques exemples :

– Enfin, les plans dits psychologiques : plans rapproché ou très gros plan. Ils jouent sur un registre beaucoup plus émotionnels que les précédents. Prenez ces couvertures, que racontent-elles  ?

Elles nous livrent avant tout de… l’intimité. C’est une promesse de rapprochement, de compréhension et de relationnel qui est offerte au lecteur : il va pouvoir pénétrer les ressorts psychologiques de la personne ainsi mise à nu. Une scénographie particulièrement appréciée par le Time. C’est aussi un outil de valorisation. Dans le sens dénoté (primaire), on lit : gros plan sur un visage plutôt bienveillant (mimo-gestualité souriante), en connoté (sens secondaire) : regardez, il n’y a rien d’autres à voir, sa personnalité suffit, il se suffit à lui-même, il est à la fois humble (comme vous et moi) et honnête (il me regarde droit dans les yeux).

Ces plans racontent une histoire, ils sont une invitation à en découdre. Le lecteur va ouvrir ce magazine pour savoir, connaître la véracité d’un événement. Avec une telle mise en scène, on sait déjà ce qui se trouve à l’intérieur : c’est une promesse d’abondance, d’un événement qui va nous être conté du début à la fin, avec tous ses détails croustillants.

L’importance du rapport entre le texte et l’image.

On ne peut pas conclure sans rappeler l’importance du texte. Celui-ci va permettre de canaliser le langage polysémique de l’image. Pas toujours redondant, il va souvent permettre l’originalité, le choc entre une image, et ce qu’on en dit. Une bonne couverture joue sur ce fossé entre polysémie de l’image et restriction par le texte, une complémentarité parfois inattendue.
Prenez le «Desperate housewife» de Libération, le clin d’oeil à la série circonscrit la polysémie de l’image et, parallèlement, vient l’enrichir d’un univers de sens nouveau et inattendu. C’est ce choc entre deux univers, celui de l’image et de l’écrit, qui va créé la curiosité et l’envie de savoir.


Décriptage par Elodie Mielczareck, sémiologue experte en langage verbal, non verbal et comportemental. Auteure de l’ouvrage « Déjouez les manipulateurs »
http://www.analysedulangage.com/


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